natioFace à une demande croissante d’espace, de nombreuses personnes envisagent l’extension de leur maison. Qu’il s’agisse de répondre à une nouvelle configuration familiale, d’augmenter la valeur patrimoniale de son bien ou tout simplement créer un espace de vie plus fonctionnel et agréable, l’extension d’une maison représente une solution à la fois économique et personnalisée. Toutefois, cette démarche ne se limite pas qu’à des travaux. En effet, elle implique des obligations juridiques, des autorisations administratives et un respect strict des règles d’urbanisme. Ce guide pratique vous accompagne dans votre projet, en vous apportant des conseils clairs sur les types d’extensions de maison possibles, la réglementation en vigueur et les démarches à effectuer.
Les types d’extension de maison :
L’extension doit être reliée à la maison par des ouvertures existantes ou nouvellement créées. Elle doit s’intégrer comme un prolongement naturel de votre habitation. Dans le cas contraire, elle sera considérée comme une construction indépendante et nécessitera un permis de construire. Sauf si sa surface est inférieure à 20 m², auquel cas une déclaration préalable suffira.
Avant de vous lancer dans l’agrandissement de votre maison, il convient de définir le type d’extension qui répond le mieux à vos attentes. Véranda, sous-sol aménagé, extension latérale, comble aménagé… il en existe une multitude. Ensuite, vous pourrez définir si vous préférez opter pour une extension verticale via une surélévation ou bien une extension horizontale.
La surélévation
La surélévation consiste à ajouter un ou plusieurs étages à votre propriété afin d’augmenter sa surface habitable, en veillant à bien respecter l’emprise au sol existante. C’est une option idéale si votre terrain a une superficie limitée. Pour s’assurer de sa faisabilité, une étude préalable de la structure doit être réalisée par un professionnel.
L’extension horizontale
L’autre solution est l’extension horizontale, aussi appelée « latérale ». Option la plus prisée et particulièrement adaptée pour les grands terrains, elle a pour but d’ajouter une ou plusieurs pièces à une maison. Plusieurs types d’agrandissement peuvent alors être entrepris comme un sous-sol aménagé, une véranda (semi-ouverte ou fermée), un garage, des combles aménagés…
Bon à savoir : il est possible d’augmenter la surface habitable de son bien sans ajouter de nouveaux m², à condition d’aménager les combles pour les rendre habitables. Cette option permet de valoriser l’existant tout en évitant des démarches administratives complexes.
Extension de maison : consultez votre PLU
Il est primordial de suivre certaines règles avant de procéder à l’agrandissement de sa maison. La première est d’examiner votre PLU (Plan Local d’Urbanisme), document indispensable à tous projets de construction. Disponible auprès de votre mairie, ce document permet de recenser les règles à respecter dans votre commune. Il a pour but de fixer les règles d’urbanisme pour maintenir l’équilibre entre le développement urbain et la préservation des espaces naturels. En revanche, toutes les communes ne sont pas dotées d’un PLU. Dans ce cas, il faudra se conformer aux réglementations du RNU (Règlement National d’Urbanisme).
Quelles sont les démarches administratives à effectuer ?
La nature des formalités varie en fonction de la surface ajoutée et des spécificités de votre zone d’habitation. En fonction de l’ampleur de votre projet, vous devrez effectuer une déclaration préalable en mairie ou faire une demande de permis de construire.
Extension de maison avec PLU : les démarches
Si votre projet d’agrandissement de maison se trouve dans une zone urbaine couverte par un PLU, voici la réglementation :
- Agrandissement de maison de moins de 40 m² : il vous faudra déposer une déclaration préalable de travaux. Cette démarche implique la présentation de plans simplifiés et une description détaillée des travaux.
- Extension supérieure à 40 m²: vous devez déposer un permis de construire.
- Dans le cas ou l’agrandissement de votre propriété (20 à 40 m²) porte la surface totale à plus de 150 m² : un permis de construire est nécessaire.
Créer une extension sans PLU : les démarches
Dans le cas où vous résidez dans une zone non couverte par un PLU, voici la marche à suivre :
- Pour une extension inférieure ou égale à 20 m² (à condition que la surface totale ne dépasse pas 150 m²) : une déclaration préalable de travaux est requise.
- Pour une extension supérieure à 20 m², de moins de 20 m² et portant la surface totale à plus de 150 m² ou bien si la structure est porteuse ou la façade est modifiée: alors un dépôt de permis de construire doit être entrepris. Le permis de conduire peut inclure des études techniques (fondation, sols, etc) et des autorisations spécifiques pour les zones classées. Les délais d’instruction varient entre deux et trois mois selon la complexité du projet.
Faire une extension de maison avec un architecte
Si votre propriété excède 150 m² de surface de plancher après agrandissement, le recours à un architecte est indispensable. L’architecte peut également intervenir sur des projets plus modestes. Notamment, en apportant des solutions adaptées et esthétiques, tout en tenant compte des contraintes techniques et réglementaires.
En ce qui concerne les frais liés aux autorisations pour l’agrandissement de votre maison, ceux-ci sont généralement inexistants pour l’instruction de l’autorisation d’urbanisme. Pour le coût des travaux, n’hésitez pas à consulter les experts de votre Association des Propriétaires et Copropriétaires.
La réglementation pour l’agrandissement d’une maison
L’extension de votre maison doit respecter les réglementations locales et nationales en vigueur. Si un PLU ou une carte communale est en place, ces documents définissent les règles d’urbanisme propres à chaque zone. Ils précisent notamment la hauteur maximale des constructions, les distances à respecter par rapport aux limites séparatives, les contraintes d’emprise au sol ainsi que les prescriptions architecturales à suivre.
Certains PLU interdisent les toitures plates ou à contrario, imposent l’utilisation de matériaux locaux. Si votre projet ne respecte pas ces prescriptions locales, la déclaration préalable peut être refusée.
Une législation selon les zones d’habitation
Si votre propriété est située dans un secteur protégé, à proximité d’un Monument Historique, peu importe le type de projet d’extension de maison, il doit bénéficier de l’accord préalable de l’Architecte des Bâtiments de France, sous peine d’annulation. En effet, cet avis peut imposer des exigences particulières, notamment en matière de style ou de choix des matériaux.
Concernant les zones à risques (zones inondables), les constructions ou agrandissement de maison sont généralement prohibés ou strictement encadrés. Même si les travaux sont minimes, l’extension d’une maison dans une zone à risques sans autorisation est totalement illégale.
Dans les zones sismiques, une extension de maison doit répondre à des normes de construction renforcées afin d’assurer la sécurité. Elle peut également être soumise à la réglementation thermique RE2020, qui, dès 2025, s’appliquera aux nouvelles constructions ainsi qu’aux extensions de grande ampleur. Elle fixe des seuils stricts d’émissions carbone et favorise l’usage de matériaux écologiques, tels que le bois ou les matériaux biosourcés. Cette réglementation préconise également des solutions énergétiques performantes, comme les panneaux solaires ou les pompes à chaleur.
Réaliser un agrandissement de sa maison est donc un projet enrichissant, mais exigeant. Cela requiert une préparation rigoureuse et le respect de nombreuses contraintes juridiques et administratives. Mais, si vous respectez les règles locales imposées, vous garantissez la pérennité et la valorisation de votre bien immobilier.